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Le Parlement de Bretagne
Élisabeth Renaud

Parlement de Bretagne

La journée découverte du Parlement de Bretagne le 4 novembre 2010

Allez, en route pour la dernière « journée découverte » de l’année 2010 : pas de panique il y en aura d’autres l’an prochain !

Une vingtaine de personnes s’est donnée rendez-vous au Bistrot Parisien à Carrefour Cesson un peu avant midi. Après un repas bien sympathique, nous voici embarqués dans 2 machines à remonter le temps en partance vers le 16ème siècle pour suivre la construction du Palais du Parlement de Bretagne. Eh oui, rien que ça !

Gravure ancienne À l’origine, le Parlement de Bretagne n’était qu’une partie de la cour du Duc de Bretagne. Prélats, Barons et officiers du Palais y siégeaient quand il plaisait au Duc. Puis ils furent remplacés peu à peu par des techniciens du droit (origine de la noblesse de robe). En 1532, la Bretagne fut réunie à la France et en 1554 Henri II décida de créer un Parlement royal en Bretagne qui siégeait 6 mois à Rennes et 6 mois à Nantes. En 1561, il se fixa définitivement à Rennes.

Germain Gaultier En 1617 Germain Gaultier, architecte de la Ville fut tout d’abord chargé du projet de construction d’un palais. Mais les magistrats optèrent pour un homme de renom et c’est ainsi que Salomon de Brosse, architecte de Marie de Médicis fut sollicité. Arrivé à Rennes le 8 août 1618, ce dernier en repartit le 20. C’est peu dire de la discrétion de sa contribution ! Il se borna, en effet, à modifier la façade et à donner une tournure générale abandonnant le style gothique de Gaultier pour le style moderne de la Renaissance.

Le 15 Septembre 1618, la première pierre fut posée. Le 11 janvier 1655, après 36 ans de travaux, la cour et les Chambres des Assemblées, en robe rouge, prirent enfin possession des lieux.

Le 23 décembre 1720, un immense incendie ravageait la ville et détruisait près de mille habitations. La reconstruction fut d’abord confiée à Robelin, ingénieur militaire dont le projet onéreux n’obtint pas de consentement. Il fut alors remplacé par Jacques Gabriel, célèbre architecte, qui supprima le perron méridional par lequel on accédait directement au premier étage et le remplaça par un escalier intérieur qu’il recouvrit d’un portique de style dorique.

Place Louis le grand Parallèlement, il établit les plans d’une place digne de l’édifice auquel il venait de donner son harmonie. Baptisée « Place Louis le Grand » (la nouvelle place sera renommée par la suite place de l’Égalité, place Impériale, place du Palais puis finalement place du Parlement), elle fut bordée de maisons de style uniforme. Commencée en 1726, elle reçut en 1730, en son centre, la statue équestre de Louis XIV, œuvre de Coysevox. Elle forme toujours avec le monument principal un ensemble unique et inséparable dégageant une séduction permanente pour le regard.

Un grand escalier et une terrasse imposante donnaient directement accès à la salle des pas perdus (au 1er étage), aux étages nobles. Le rez-de-chaussée était alors réservé aux communs, à la Chapelle et servait entre autres de prison. Or, lorsqu’ils se tenaient sur la terrasse du palais (soit donc au 1er étage actuel), les parlementaires dépassaient en hauteur la statue équestre du roi. Ceci fut alors considéré comme un crime de lèse-majesté et il fallut détruire l’immense escalier et sa terrasse car, selon Jacques Gabriel, « le palais doit s'incliner devant la statue de Louis XIV comme les parlementaires devant le roi ». La statue équestre fut démontée puis fondue durant la Révolution.

En 1994, la baisse du prix du poisson, la dégradation des ventes et la concurrence des autres pays européens entraînent une crise des marins-pêcheurs bretons. À l'occasion de la visite du premier ministre Édouard Balladur, cinq mille personnes se déplacèrent à Rennes le 4 février 1994 et se trouvèrent bloquées devant la préfecture par les CRS.

Incendie de 1994 La manifestation dégénéra en émeute lors de l'entrée dans le centre-ville : des pavés furent lancés, plusieurs vitrines de magasins brisées et de violentes confrontations avec les forces de l'ordre s'engagèrent. Plusieurs fusées de détresse s’élancèrent à proximité du palais peu avant la fin de la manifestation. L'une d'entre elles brisa une ardoise et se retrouva dans la charpente. L'alarme à incendie se déclencha, mais le gardien crut que, trop sensible, elle s'était allumée à cause du vent, et il n'alerta pas les autorités compétentes. Ce furent les passants qui prévinrent les pompiers.

La plus grande partie des tapisseries et des œuvres d'art put être sauvée. En novembre 1994, portée par l’émotion et l’élan populaire, la décision s’imposa de reconstruire le bâtiment à l'identique et les travaux débutèrent deux ans plus tard. La restauration du palais dura trois ans. Entièrement restauré, il accueille à nouveau la Cour d’Appel de Rennes depuis le 1er Novembre 1999.

Cet événement a marqué profondément les esprits et renforcé les liens affectifs de la population envers cet emblème du patrimoine et de l’identité bretonne. Dénommé jusque là par les rennais « Palais de Justice », il est redevenu depuis 1994 leur « Parlement ».

La salle des pas-perdus La salle des pas-perdus, située juste sous le foyer, a dû être entièrement refaite après l’incendie de 1994. On y accède par une porte monumentale représentant la Justice et la Force. C’était, à l’origine, le hall d’accueil, la salle d'attente du palais. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un lieu de passage vers les autres pièces ou parties du palais. C’est une très grande pièce de 36,60 mètres de long pour 12,80 mètres de large. La voûte formant le plafond culmine à treize mètres de haut et repose sur des pieds de sept mètres surmontés d’une corniche corinthienne. Au centre du plafond, une représentation des armoiries du royaume de France et de la Bretagne encadrées par dix génies et les symboles du Saint-Esprit incarne toujours l’union de la Bretagne à la France.

La Grand'Chambre La Grand'Chambre est la pièce la mieux conservée du palais. Protégée de l'incendie par les autres salles, elle a en outre bénéficié de la protection d'un lit de briques réfractaires, situé entre le plafond et la charpente, installé lors d'une restauration par l'architecte Laloy au XIXe.

Le magnifique plafond à caissons et toutes les peintures le composant a été conçu par Charles Errard en juin 1656 : il fournit des dessins pour l'ensemble du décor et des tapisseries. C'est Noël Coypel qui s'occupa de la réalisation de la totalité des peintures d'après les indications d’Errard. Elles arrivèrent par bateaux à Rennes en 1662 et l'ensemble du plafond fut achevé en 1665.

Le plafond est composé d’un ensemble de peintures organisées autour d'une œuvre hexagonale centrale : La Justice, ou Minerve. Quatre médaillons circulaires sur chaque coin du plafond - (la Justice arrachant son masque à la Fraude, la Piété et la Foi du Serment, Minerve chassant la Calomnie, l'Autorité de la Loi), sont reliés par des caissons intermédiaires : la France protégeant la Justice et la Bretagne protégeant L'Innocence, sur le petit côté de la salle. Sur le grand côté, deux tableaux oblongs encadrent l'octogone central : La Sincérité et La Félicité publique. Entre ceux-ci et les médaillons, on trouve quatre tableaux trapézoïdaux mettant en scène la justice et peint sur bois en camaïeu sur fond d'or par Charles Errard. Ce décor est l'un des rares témoignages des décors monumentaux du XVIIe, les exemplaires parisiens ayant disparu.

loges Deux loges, surélevées à la façon d’une chaire, ont été aménagées spécialement pour accueillir une visite royale : une réservée à la reine mais de façon très symbolique car sans moyen d’y accéder (la reine n’est en effet jamais venue) et une autre (plus petite) pour les représentants royaux (accessible celle-ci par l’extérieur de la salle pour préserver la discrétion de l’observateur). Sur les murs, une tapisserie rouge sang est parsemée d’abeilles et du monogramme « N » symboles de l’empereur Napoléon III. Une unique tapisserie représente la mort du connétable Du Guesclin, rescapée en 1994 de l'incendie du palais du parlement de Bretagne et en 1997 de l'incendie de l'atelier de restauration Bobin où l'ensemble des tapisseries avait été envoyé.

Sur le plafond restauré, quelques traces noires ont été laissées volontairement par les restaurateurs en mémoire de l'incendie.

cloître Cette magnifique pièce ne sert désormais que dans les grandes occasions : cérémonie d’ouverture de session…

Et voilà, notre voyage à travers le temps est terminé. Nous pourrions en écrire davantage, car l’histoire est sans fin, les autres salles que nous avons visitées toutes aussi somptueuses et l’architecture de l’ensemble (cloître, galerie, grand escalier extérieur…) très harmonieuse mais nous vous laissons l’occasion d’approfondir vos connaissances par tout autre moyen dont la visite de ce noble édifice.

Nous vous souhaitons une bonne fin d’année et espérons vous compter parmi nous, l’an prochain, pour de toutes nouvelles aventures dans la bonne humeur et la joie de découvrir de nouveaux horizons ! »

Parlement de Bretagne