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Sortie du 14 février 2013 au musée agricole de Juvigné (Mayenne)
Ah non, cela ne va pas recommencer ! Nous avons fini la dernière journée découverte de 2012 avec la pluie, nous n’allons quand même pas commencer l’année 2013 de la même façon ?
Quelques gouttes s’invitent, malgré tout, lorsque nous arrivons sur le parking mais elles se retirent rapidement laissant l’embarquement se faire dans de bonnes conditions. Jean Paul est aux manœuvres et fait cela de main de maître.
Notre équipe, composée de 21 personnes quittent les Rennais pour aller rejoindre les Mayennais et plus spécialement la petite bourgade de Juvigné où un siècle de machines agricoles nous attend. Au fait savez-vous comment s’appellent les habitants ? Ce sont les Juvignéens et Juvignéennes. C’est là que nous retrouvons Nelly, les 2 Marie-Thérèse, André et Janick.
Ah, ça fait plaisir de vous revoir tous après notre « hibernation de 2 mois ». Sûr que ces nouvelles journées passées ensemble nous entraîneront vers de nouvelles aventures, de nouveaux paysages, de nouveaux dépaysements, etc…
Accueil très chaleureux au restaurant « Le relais des voyageurs ». Toute notre petite colonie s’installe. La salle n’est pas très grande mais tout le monde arrive à se caler grâce à la vigilance et la compétence de René. Il a le coup d’œil, notre Chef d’équipe ! A travers les vélux de la salle, nous apercevons des carrés de ciel bleu et le soleil qui vient nous tenir compagnie.
Après un repas copieux, nous nous dirigeons vers le musée de l’évolution agricole. Ce musée nous invite à découvrir l’évolution des machines agricoles depuis un demi siècle. Créé en 1983 par des agriculteurs passionnés qui ont comme objectif de collecter, restaurer, mettre en valeur et conserver l’outillage se rapportant à l’agriculture. C’est une exposition qui retrace 2 siècles d’histoire rurale. Ce musée est installé dans un corps de ferme du 19ème siècle. Cet ensemble constituait les dépendances du « Château » du 18ème siècle situé de l’autre côté de la rue.
Notre guide nous entraîne dans les écuries restées en l’état avec les mangeoires où l’on mettait l’avoine, les selles, les colliers, les râteliers scellés aux murs où l’on mettait le foin ou la paille que les chevaux mangeaient. Pourquoi me direz-vous étaient-ils accrochés au-dessus de la mangeoire ? Tout simplement parce que, dans cette région, les chevaux étaient des percherons, chevaux de trait grands et puissants, réputés dociles et faciles à manoeuvrer (sa capacité à déplacer rapidement des véhicules hippomobiles à l’attelage au trot est privilégiée dès la fin du 18ème siècle ce qui lui vaut son surnom de « diligencier »). Il fut exporté partout dans le monde spécialement au Royaume Uni et aux Etats Unis où il participe à la conquête de l’Ouest et fut utilisé massivement durant la 1ère guerre mondiale. Le nom des chevaux est encore resté dans les stalles (Maniola, Roitelet, Nantes, Quadette, Bichette (qui est devenu aussi le surnom de la secrétaire). Dès son entrée dans les écuries, Nelly s’est mise dans sa stalle.
Nous allons dans une autre salle découvrir un tarare (appareil qui sert à nettoyer le grain après le battage), un échaudoir à tonneaux (verser de l’eau chaude dans un tonneau pour faire gonfler les « douelles » (pièces de bois longitudinales d’un tonneau) et éprouver leur solidité), une machine de Watt (machine à vapeur), le fardier de Cugnot (1ère automobile à avoir été conçue et réalisée entre 1769 et 1771). Les premiers essais eurent lieu en Novembre 1770 à Vanves. Mais un accident survient : on ne parvient pas à freiner et le véhicule rentre dans un mur. Les essais ne se poursuivent pas. Malgré tout Cugnot continue ses recherches. Les dimensions du véhicule sont importantes : 7,25 m de long et 2,19 m de large. Les roues arrière font 1,23 m de diamètre. Il ne pèse pas moins de 2,8 tonnes à vide et environ 8 tonnes en charge : ancêtre, outre de l'automobile, de nos chars d'assaut modernes, le fardier est avant tout conçu pour le transport des canons. La célèbre « marmite », cuve à eau du système de propulsion, mesure près de 1,50 m de diamètre. La réalisation d'un tel projet nécessite des fonds considérables : il coûte environ 20 000 livres de l'époque, comparables à 300 000 ou 400 000 euros. L'armée ne regarde donc pas sur les moyens : ce nouveau système de transport d'armes lourdes suscite un intérêt indéniable. Le véhicule se compose de deux parties principales : le moteur (foyer et chaudière), c'est-à-dire la marmite située à l'avant, énorme récipient sous pression, en cuivre, et le châssis, constitué de deux poutres longitudinales reliées par des traverses en bois, structure où doivent prendre place le conducteur et le chargement. La charge repose essentiellement sur les deux grandes roues arrière.
S'agissant de la partie avant, tractrice, les idées de Cugnot sont déjà innovatrices : le « moteur » est constitué d'une machine à vapeur à deux cylindres verticaux, les pistons entraînant une unique roue motrice. La marmite alimente la machine à vapeur grâce à un système de transmission de vapeur d'eau sous pression. La machine entraînant la roue motrice par pistons est le prototype simplifié des locomotives à vapeur du siècle suivant. L'appellation « fardier » désigne ce type de chariots destinés au transport des charges très lourdes (fardeaux).
Nous voyons également une petite cabane en bois « la loge » du commis de ferme, où il couchait, faite de bois, d’argile, de chaux, la toiture en bardeaux (tuiles en bois local) ou essentes de châtaigner (petites planches de bois d’environ un pied de long sur 6 à 10 cm de large qui prennent une teinte argentée avec le temps, imputrescibles et isolantes peuvent durer un siècle avec une étanchéité parfaite).
Nous entrons ensuite dans la salle des moteurs. Ouh là il y en a une quantité. Juste la description du moteur Stirling, inventé en 1816 (moteur à air chaud ou à combustion externe). Il fut inventé par Robert Sterling (pasteur écossais né le 25 Octobre 1790). Il fallut attendre 1938 pour que la société Philips investisse dans le moteur à air chaud, moteur de plus de 200 chevaux qui avait un rendement comparable aux moteurs à essence actuels.
Nous nous dirigeons ensuite vers la salle « reconstitution d’un foyer d’antan. C’est tout un pan de l’histoire rurale des années 50. Devant un alambic clandestin, un pile-pommes utilisé dans les années 1910-1920 et actionné par 2 personnes, une des premières machines à laver avec une cuve en cuivre avec une petite cheminée et une roue (speed calais), une lessiveuse à linge avec petit réchaud, un vieux poste de radio, un garde-manger avec un grillage, une ancienne cuisinière en bois, le bouquet de la mariée, un vieux moulin à café, un poêle à torréfier le café, un grilloir à pommes, un landau monté sur 4 gigantesques roues (pauvres bébés, les suspensions sont raides), un moulin à céréales, à sarrasin et à farine, une huche à pain, une marmite dans la cheminée, un lit de coin, des fers à repasser en fonte que l’on mettait à chauffer dans la cheminée et on repassait un petit moment jusqu’à ce que la chaleur ne soit plus et on remettait le fer dans la cheminée (cela devait prendre un certain temps pour repasser le linge). Il y avait, également, une bascule à grains du 10ème siècle (le poids indiqué devait être multiplié par 10 pour avoir la charge exacte).
Nous voyons ensuite un arsenal d’objets concernant le pain (petits paniers en osier appelés, suivant la région, binettes ou binoches), un trieur alvéolaire à céréales. Avec son accent bien de chez nous, une des participantes m’explique à quoi cela sert et comment ça marche. Un véritable enchantement de l’écouter.
Quelques petites histoires de tradition :
Nous pouvons aussi voir une trayeuse manuelle de 1930, une écrémeuse, une baratte (pour faire le beurre), un araire à traction humaine (un instrument de labour dont le soc symétrique fend la terre sans vraiment la retourner) qui reste une énigme tant sur sa provenance que sur la date de création.
Les souvenirs ressortaient de la mémoire de certaines personnes. Des phrases telles que : « On avait cela à la maison quand j’étais jeune » ou « je me rappelle avoir vu cela quand j’allais en vacances chez ma grand mère ».
Nous nous dirigeons vers un hangar où sont stockées des faucheuses Puzenat à 2 sièges de 1948, Deering idéal à un siège, une moissonneuse javeleuse de 1821 du Royaume Uni, une moissonneuse lieuse de 1930, une fâneuse, râteleuse, batteuse avec épailleuse de 1890, faucheuses, lieuses, bêcheuses et planteurs de pommes de terre qui arpentaient les terrains cultivés d’autrefois.
Nous passons ensuite à la découverte des tracteurs. Le plus vieux de chez Renault (15 ch) date de 1920. Un tracteur de 1907, moteur à 2 temps à essence et construit en France. Quelle particularité : c’est un tracteur à chenilles n’ayant qu’une seule vitesse pour aller vers l’avant et pas de frein. L’inverseur de sens étant placé dans les roues, il fallait descendre du tracteur pour passer la marche arrière ! Quel boulot !
La plupart des tracteurs démarraient à l’aide d’une manivelle. Faire attention au retour de manivelle. Certains fonctionnaient à l’huile de vidange. Les tracteurs consommaient beaucoup d’essence et à l’époque, l’Etat donnait des bons d’essence. Il fallait faire une demande soit à la DDA soit à la perception de la commune. Tous les tracteurs ont gardé leur couleur d’origine. Ils sont tous plus surprenants les uns que les autres.
Nous avons découvert, je pense pour la totalité d’entre nous, une locomobile Merlin de 1935. Elle remplaçait le tracteur, était alimentée au bois ou au charbon dans une chaudière à vapeur. Il fallait y mettre 500 litres d’eau, y avait une pression de 5 bars. La pression ouvrait une vanne qui envoyait la vapeur dans un cylindre et ainsi de suite pour que la machine soit en état de fonctionner.
Un alambic à colonne produisant de l’eau de vie par distillation de jus de fruits fermentés nous a permis de l’admirer.
Pour finir, voici un résumé de l’histoire de Juvigné : Avant la révolution, la commune de Juvigné portait le nom de Juvigné Montanadais (en latin « sanctus martinus de juvineoi). Cependant, plusieurs versions ont été données. La plus plausible est celle qui indique que le mot Juvigné vient de Jovis (Dieu) et celui de Montanadais de (montagne). En effet, le rocher de la Pierre Thomas (la pierre pour voir) était un excellent poste pour surveiller la vallée de la Vilaine et le chemin Ernée-Vitré. Il y a de nombreuses sources, la plus importante donne naissance au fleuve côtier « la vilaine » qui traverse l’étang Neuf, un des plus grands du Département (63 hectares).
En 1900, on recense 353 fermes exploitées par les métayers ou colons et par des fermiers avec bail. Si les exploitations sont nombreuses, leur étendue est restreinte (60 fermes au-dessous d’un hectare, 88 de 5 à 20 hectares, 60 de 20 à 30 hectares). Les divers amendements et engrais employés sont la chaux que l’on trouve en grande quantité. Le phosphate et le superphosphate sont aussi utilisés.
A la fin de la visite, une des participantes est venue me trouver (je suppose qu’elle a été en trouver d’autres avant moi) pour me poser la question : « Sais-tu où la Vilaine prend sa source ? » « Ben je ne sais pas, moi » lui ai-je répondu. Alors avec un sourire éclatant, elle me dit « Elle prend sa source à Juvigné ». En fait, elle avait sans doute triché sur la petite brochure que René avait distribué. Coquine, va !!!!
Nous ré-embarquons tous dans l’Albatros sous le regard de 3 participantes qui repartaient en voiture, puisqu’habitant dans la région, sans oublier, toutefois, de prendre quelque chose de chaud dans le restaurant où nous avions déjeuner. Enfin c’est ce qu’elles ont dit…qui sait c’était peut être un bon whisky pour réchauffer leur corps. C’est vrai que la fraîcheur commençait à nous tomber dessus.
Les discussions allaient bon train dans le car et c’était assez amusant de les entendre. La bonne humeur était de mise également comme à toutes nos sorties. Que c’est agréable Mesdames et Messieurs de vous voir sourire. La pluie nous a accompagné un bout de chemin mais nous avons eu la chance de débarquer tout notre petit monde sans pluie. Les 3 personnes qui ont dû attendre Handistar auraient enduré une petite laine. Espérons qu’elles n’attraperont pas un rhume…
A bientôt donc pour une nouvelle aventure le Jeudi 14 Mars à la « Cité de la voile » à Lorient. N’oubliez pas t’apporter vos gilets de sauvetage.