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Allez en route tout le monde dans ce grand car vert, rutilant sous le soleil de cette journée de printemps qui s’annonce superbe grâce à la bonne humeur de chacun, les sourires de tous et la gentillesse du chauffeur.
Ce 23 mars 2011, au départ de cette journée, Francis, notre directeur, était là pour nous souhaiter une bonne journée sous le soleil commandité par l’équipe organisatrice. Après quelques rappels d’usage sur le bon déroulement de ces sorties, le directeur nous a promis quelques découvertes étonnantes au cours de celle-ci.
Vous souvenez-vous de cette biscuiterie emblématique nantaise et ses
biscuits dont le « véritable petit beurre » ? Et bien
figurez-vous que nous sommes allés manger au restaurant « Lieu
Unique ». Remarquez les initiales de ce restaurant : LU !!
Et la voilà notre 1ère surprise… Car ce restaurant est situé
dans les lieux mêmes de la célèbre fabrique de « petits
beurres » qui garde encore tout son cachet. Etonnant !
Et savez-vous ce que voulait dire LU avant de devenir ce Lieu Unique ? Ce sont les initiales de Lefevre-Utile : Jean-Romain Lefevre s’est marié avec Pauline-Isabelle Utile (non ce n’est pas une blague) en 1850 d’où le nom LU. L’entreprise employait 14 ouvriers en 1880 et 350 en 1989. Dans les années 1980, la production est transférée à la Haie-Fouassière et l’usine nantaise est désaffectée puis transformée en « Lieu Unique », grand centre culturel avec son restaurant insolite.
Notre escapade nous a ensuite conduits vers le château des Ducs sous un soleil radieux. Nous voici dans la grande cour du château munis d’un émetteur et d’une oreillette pour mieux « capter » nos guides et nos 2 groupes les suivent sur les traces des ducs de Bretagne et des rois de France.
Le château fut construit au 13ème siècle sur la muraille gallo-romaine de la cité des Namnètes (peuple gaulois de l'Ouest de la Gaule sur le territoire de la Loire Atlantique actuelle). Le 1er château ducal disparut au 15ème siècle pour laisser place à l’actuelle forteresse. Celle-ci fut l’œuvre de François II, dernier duc de la Bretagne qui voulut faire du château des ducs une forteresse militaire, défensive face au pouvoir royal, et le lieu de résidence principale de la cour ducale.
Anne de Bretagne, fille de François II, convola officiellement deux fois. La première, avec Charles VIII qui mourut de façon insolite. Il périt accidentellement au château d’Amboise, des suites d’un choc à la tête contre une porte basse. Il ne mesurait qu’un mètre cinquante deux, ce qui n’est pourtant pas bien grand ! Il faut en conclure que les portes du château étaient également très basses ! Anne s’était engagée à épouser le successeur au trône de France de Charles VIII, si ce dernier n’avait pas d’héritier. C’est ainsi qu’elle deviendra plus tard, en seconde noce, l’épouse de Louis XII, qui n’était autre que l’oncle de Charles VIII. Reine de France, Anne resta soucieuse de préserver l’indépendance de son Duché. Le mariage de sa fille Claude avec François 1er préparera le rattachement de la Bretagne à la France en 1532.
Le château donne toujours l’image d’une forteresse. Elle possède encore son pont-levis et les 500 mètres de chemin de ronde sont ponctués de 7 tours reliées par des courtines qui permettaient de guetter les envahisseurs et de protéger la ville qui, à l’époque, se trouvait à l’intérieur de l’enceinte du château. L’entrée principale, point vulnérable de la forteresse, possédait à l’origine une herse et deux portes protégées par des ponts-levis à bascule : une grande pour le passage des charrettes et des cavaliers et une plus petite pour le passage des hommes à pied. Deux tours, appelées Tour du Pied de Biche et Tour de la Boulangerie avaient été édifiées sous François II en 1466 pour protéger l’entrée, contribuant à donner cet aspect de forteresse au château.
Après le rattachement de la Bretagne à la France en 1532, le château devint, aux 16ème et 17ème siècles, le logis breton des rois de France, puis tour à tour caserne, arsenal militaire et prison. Il sera vendu à la ville de Nantes en 1915 puis transformé en musée en 1924. Ce musée nous rappelle l’histoire du château mais aussi celle de la ville de Nantes dont le surnom fut «la Venise de l’Ouest » mais qui devint aussi, à l’époque coloniale du XVIIIème siècle, une capitale négrière.
Nantes est, en effet, une ville située au bord de l’océan Atlantique, à la convergence de la Loire et de l’Erdre, faisant de cette ville un espace attractif. Les Gallo-Romains avaient fait de Nantes une ville marchande. Le 18ème siècle sera marqué par le commerce colonial transformant Nantes, d’abord en grand port d’armement, puis en plaque tournante du commerce triangulaire.
C’est également, à cette époque qu’apparaissent les biscuiteries BN et LU ainsi que la construction navale, le charbon et la savonnerie. La position stratégique de Nantes lui permet de se développer à travers une économie maritime dont le sinistre commerce triangulaire. Au cours des 18ème et 19ème siècles, quatre cent cinquante mille Noirs sont passés par la ville avant d’être redirigés vers les îles ou l’Amérique.
Notre guide se plaira également à nous conter l’histoire des célèbres maisons closes de Nantes. On ne peut pas visiter Nantes sans entendre parler du quai de la Fosse, surnommé alors le « quai de la Fesse », et des célèbres maisons closes. Les «hôtesses du pavé » avaient leurs repères, leurs hôtels de passe.
La Rue Scribe fait partie des lieux « chauds » de Nantes. Dans les années 30, on parlait surtout du n° 28. Il y avait « La Grande Maison » un lupanar1 de luxe. Un chanteur, bien connu sous le nom de Réséda, poussait la chansonnette dans les rues nantaises et occupait une « fonction » en rapport avec ce lieu. C’est lui qui apportait à ces dames de la « Grande Maison » les rendez-vous galants que sollicitaient des messieurs notables ou non, en mal d’affection. Cette maison existait encore durant l’Occupation. Quand les Allemands la firent rouvrir, celle-ci fut exclusivement réservée aux officiers du Reich. Il leur en coûtait alors 5 marks, chambre et compagnie comprise. Trois ans plus tard, en 1946, une loi donnera le coup de grâce à l’ensemble de ces maisons.
Comment reconnaissait-on ces maisons ? Leurs volets étaient clos, elles étaient signalées par une lanterne rouge que venait allumer la sous-maîtresse de la maison pendant les heures d’ouverture. Les prostituées n’avaient le droit d’en sortir que certains jours de la semaine, accompagnées par les sous-maîtresses. Ces maisons étaient tenues par des tenancières (les mères maquerelles), les hommes n’ayant pas le droit d’être patron de ce type d’établissement. Les maisons closes, sous la 3ème République, prirent le nom de « maison de tolérance ». Ces maisons furent fermées le 13 Avril 1946. Ces femmes travaillaient tous les jours et dormaient, le plus souvent, dans un établi ou un grenier.
Beaucoup de noms ont été donnés à ces maisons : bordel, hôtel de passe, hôtel borgne, maison de plaisir, maison de joie, boxon, maison d’abattage, bobinard, bordel militaire de campagne, foutoir, etc….
Notre guide nous a même confié que sa grand-mère, née en 1923, lui avait raconté que lorsqu’ils se promenaient à proximité de ces « maisons », les enfants devaient marcher en regardant leurs souliers et ne pas lever la tête.
Voilà nous finirons donc ce petit voyage ici. Il y a pourtant encore beaucoup à dire sur le château, les maisons closes, etc… A vous aussi d’être curieux ! En tout cas, merci à vous tous de faire partie de ce groupe découverte, merci pour l’entraide entre vous, votre bonne humeur, votre gentillesse envers l’équipe organisatrice et tout ce que vous pouvez apporter à ces journées. C’est génial. Continuez à être ce que vous êtes. Restez uniques.
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Légende Le Château des Ducs (photo 1) et l’Usine LU transformée en Lieu Unique avec un restaurant (photo 2) où le groupe a déjeuné le midi, l’extérieur du restaurant (photo 3) et une ancienne photo des Usines (photo 4). |